Chlorophytum comosum ou la fameuse plante araignée, présentation, entretien et multiplication
Tout le monde connait la Chlorophytum comosum bien que tout le monde la surnomme d’emblée plante araignée.
Elle est sans doute la plante d’intérieur la plus connue de toutes et la plus répandue dans nos maisons québécoises.
Si vous cultivez une Chlorophytum comosum, vous cultivez peut-être le descendant d’une plante qui vous as été offerte par un parent ou un ami. À votre tour, vous offrirez possiblement des descendants de vos descendants, et ainsi de suite, sans fin.
Je trouve qu’il y a quelque chose de très symbolique dans le geste d’entretenir une plante qui nous a été offerte par un proche ou qui est destinée à l’être.
Dans ce tout premier article du Journal KOÖ, je vous explique comment vous aussi pouvez la multiplier à l’infini et en faire de très jolis cadeaux parfaits pour un anniversaire, un cadeau de professeur ou d’hôtesse ou simplement pour votre plaisir personnel. Au passage, vous apprendrez aussi comment bien l’entretenir, d’où elle vient, pourquoi elle est si résistante et je vous présente quelques variétés.
La Chlorophytum comosum
Cette plante que je trouve très gracieuse, forme en son centre une rosette de longues feuilles effilées, arquées et pointues à leur extrémité. Ses feuilles sont minces, vert pâle ou très foncé, blanc, crème, parfois panachées.
J’ai toujours pensé que la plante-araignée s’appelait ainsi à cause de son apparence, les petites plantules qui pendouillent autour de la plante mère font vraiment penser à des petites grosses araignées… Mais le Jardinier paresseux m’a fait découvrir que ce n’était pas à cause de son apparence si on lui avait donné ce nom. Vous pouvez lire son article ici : Comment la plante-araignée a obtenu son nom
Très populaire dans les années 70, Chlorophytum comosum est moins prisée des consommateurs depuis que la tendance déco est tournée vers les plantes aux grandes feuilles panachées, aux cactus et aux succulentes.
Dans les années 90, après que la Nasa eu réalisé une étude (1989) la classant parmi les plantes les plus dépolluantes, l’engouement pour cette plante était à son apogée.
Malheureusement, dans les faits, en situation concrète, c’est à dire dans nos maisons, aucune plante verte ne dépollue réellement notre environnement. À ce sujet, ne manquez pas notre prochain article qui traitera justement du mythe des plantes purificatrices d’air.
Ce qui fait la grande particularité du Chlorophytum comosum, ce sont ses longues tiges stolons et ses nombreuses plantules qui retombent en dessous du pot et qui font qu’on la retrouve très souvent dans des jardinières suspendues.
Stolons, fleurs et plantules
01. Stolon
La Chlorophytum comosum est une plante stolonifère, elle produit des tiges très particulières, les stolons. Les stolons sont des organes de multiplication végétative, (multiplication asexuée) ce sont de longues tiges rampantes et retombantes qui ne portent pas de feuilles mais donnent plutôt naissance à de nouvelles plantes sur un ou plusieurs noeuds, les plantules.
02. Fleur
La fleur du Chlorophytum comosum mesure à peine quelques millimètres, si petite qu’elle passe souvent inaperçue. Les fleurs apparaissent sur les stolons de la plante au printemps ou en été quoi qu’il n’est pas rare d’en voir apparaitre l’automne et l’hiver. Les fleurs font place à des plantules munies de racines adventives.
03. plantule 🌱
La Chlorophytum comosum peut développer plusieurs stolons qui donneront chacun naissance à une ou plusieurs plantules. Il n’est pas rare de voir un Chlorophytum Comosum porter plusieurs dizaines de plantules à la fois.

Chlorophytum comosum portant plusieurs plantules
Les variétés de Chlorophytum comosum
Il existe 189 espèces de Chlorophytum sur la planète.
Chlorophytum = Genre et comosum = espèce.
Chaque espèce peut se décliner en plusieurs ‘Variétés’.
Dans la nomenclature des noms botaniques, les ‘Variétés’ sont écrites à la fin du nom biennale entre guillemet simple et jamais en italique.
Exemple: Chlorophytum comosum ‘Variegatum’.
Vous avez compris que ‘Variegatum’ est une variété du Chlorophytum comosum.
Je vous présente maintenant l’espèce et j’enchainerai avec la présentation de 3 ‘Variétés’. Je viendrai sans doute en ajouter quand j’aurai l’occasion de photographier de nouvelles ‘Variétés’. Je pense entre autres à Chlorophytum comosum ‘Lemon’ et Chlorophytum comosum ‘Bonnie’ que j’aimerais bien photographier.
01.Chlorophytum comosum
On identifie facilement l’espèce puisque ses feuilles sont complètement vertes. Ce n’est pas la plus répandue des Chlorophytum comosum mais c’est la plus résistante de toutes. Pourquoi? Parce que c’est elle qui a le plus de chlorophylle.
02.Chlorophytum comosum ‘Variegatum’
C’est vraiment la plus répandue de toutes les plantes araignée ! Ses feuilles sont vertes au centre avec une marge blanche ou crème.
03.Chlorophytum comosum ‘Vittatum’
Également très répandue, cette variété ressemble beaucoup à ‘Variegatum’ mais les couleurs sont inversées, la marge des feuilles est vertes et le centre est blanc ou crème. Elle a moins de chlorophylle, elle est donc moins résistante que les variétés ci-dessus. Mais étant donné la robustesse des Chlorophytum en général, vous ne devriez même pas vous apercevoir de cette différence.
04.Chlorophytum comosum ‘Ocean’
Celle-ci a les mêmes couleurs que ‘Variegatum’ mais elle est beaucoup plus compact.
Entretien du Chlorophytum comosum
Cette plante originaire des forêts tropicales d’Afrique du Sud s’est bien adaptée aux périodes successives de pluie et de sécheresse. Elle a la capacité de stocker beaucoup d’eau dans ses racines charnues pour passer à travers les longues périodes de sécheresse. Voilà pourquoi, elle pardonne assez facilement un oublie d’arrosage ou un excès d’eau. Dans son habitat naturel, c’est un couvre-sol, elle est donc peu exposée aux rayons du soleil puisqu’elle est protégée par les arbres et les autres végétaux.
01. Lumière
La plante araignée supporte à peu près toutes les conditions d’éclairage mais elle s’épanouira véritablement mieux dans un endroit très lumineux à l’abris des rayons du soleil. Si elle est trop longtemps exposée aux rayons du soleil, ses feuilles pâlissent. Si elle manque de lumière, elle peut survivre très longtemps mais elle produira moins ou pas de fleurs du tout. S’il n’y a pas de fleur, il n’y aura pas non plus de bébé !
02. Arrosage du Chlorophytum Comosum
Ce n’est pas parce qu’elle peut supporter une longue période de sécheresse qu’il faut négliger les arrosages. Votre plante s’épanouira mieux si elle reçoit un arrosage régulier, sans excès. Arrosez votre Chlorophytum comosum quand la terre est presque complètement sèche. Vous pouvez également la vaporiser, elle aime un environnement relativement humide.
03. Rempotage
Les racines du Chlorophytum comosum deviennent rapidement envahissantes. Vous pouvez la rempoter tous les 2 ou 3 ans, dans un pot bien drainé, légèrement plus grand que le précédent. C’est aussi à ce moment que vous pouvez la multiplier par division si le coeur vous en dit.
Méthodes de multiplication du Chlorophytum comosum
01. Division
Comme mentionné plus haut, on divise une plante au moment de la rempoter. On choisie cette méthode quand on ne souhaite pas changer la taille de notre pot mais que notre plante devient beaucoup trop à l’étroit dans celui-ci ou lorsqu’il n’y a pas d’autres méthodes possibles pour la multiplier.
Étape de division
- Laissez tremper le pot de la plante mère dans l’eau une ou deux heures avant de faire la division.
- Retirez délicatement la plante de son pot.
- Allégez la motte de terre qui devrait être très compacte en la pressant doucement avec vos doigts.
- Divisez les racines. Si elles résistent trop, n’hésitez pas à les couper avec un couteau bien propre et bien tranchant.
- Rempotez vos nouvelles plantes dans de nouveaux pots.
02. Marcottage
C’est ma technique préférée. Pour la réaliser il faut avoir un stolon qui porte déjà des plantules. Il faut également que vous choisissiez un endroit ou vos plantes ne seront pas dérangées pendant quelques semaines. Les plantules resteront accrochées à leur mère jusqu’à ce qu’elles soient assez matures pour en être séparées.
Étape du marcottage
- Choisissez une plantule saine qui présente des bons signes de croissances et qui commencent à former ses propres racines.
- Équipez-vous d’un petits pots (environs 2.5po) et remplissez-le de terre pour plante d’intérieur.
- Posez simplement la plantule dessus la terre.
- Vous pouvez la fixer à l’aide d’une épingle à cheveux (bobépine).
- Encore reliée à sa mère, la plantule continuera de recevoir eau et nutriment via le stolon.
- Après quelques semaines, la plantule aura formé ses propres racines et il sera alors possible de couper la tige (stolon) et la nouvelle plante pourra être éloignée de sa mère.
Il arrive souvent qu’une plantule se détache de la plante mère parce qu’elle a été accidentellement accrochée ou parce qu’elle est tombée naturellement. Dans ce cas, le marcottage peut quand même être fait, la plantule mettra seulement un peu plus de temps à former ses racines.
03. Enracinement dans l’eau
Tout le monde a déjà mis une pétiole de feuille dans un verre d’eau pour lui faire faire des nouvelles racines. Parfois cela fonctionne, parfois pas du tout. Avec le Chlorophytum comosum cela fonctionne très bien et c’est très rapide, parfois seulement quelques jours.
Étapes d’enracinement dans l’eau
- Prélever une plantule.
- Déposez la dans un verre ou un vase rempli d’eau environ au tier ou à la moitié. L’important c’est que seulement la base de la plante soit dans l’eau et qu’aucune feuille ou partie de feuille ne touche l’eau.
- Quand les racines commencent à se former, surveillez-les! Elles ne doivent pas atteindre plus de 2 cm et sachez que 1 cm sera bien suffisant.
- Plantez votre nouvelle plante dans un pot d’environ 2.5 po remplie de terre pour plante d’intérieur.
- Gardez dans un endroit plus chaud que froid le temps que votre nouvelle plante s’enracine dans son nouveau pot.
Si les racines ne doivent pas dépasser 2 cm, c’est parce-que les racines qui se forment dans l’eau sont des racines aquatiques adaptées pour absorber l’oxygène dans l’eau et non dans la terre. Si vous attendez trop avant de mettre votre plantule en terre, elle aura beaucoup plus de difficulté à s’enraciner, elle risque de ne pas réussir à former de racines souterraines parce que trop affaiblie. Dans ce cas, il est possible de couper les racines avec un ciseau bien propre et de recommencer à l’étape 2.
Chlorophytum comosum en hydroculture
Vous pouvez aussi cultiver vos Chlorophytum comosum en hydroculture. Cela a plusieurs avantages :
- Pas de rempotage
- Pas de salissure
- Entretien moins fréquents (Vous pouvez vous absentez plus longtemps)
- Pas de maladie provenant de la la terre.
- Pas d’insecte
- C’est jolie
Il y a plusieurs techniques d’hydroculture, j’aurai l’occasion d’y revenir. Je vais au plus simple ici puisque le Chlorophytum comosum s’en sort plutôt bien cultivé de cette manière. Il suffit de remplir un contenant de quelques billes d’argile, y placer sa plantule, recouvrir de billes d’argile et remplir d’eau. Une image vaut mille mots alors voici :
Ainsi cultivé, votre Chlorophytum comosum aura moins besoin de votre attention. Vous pourrez même vous absenter plusieurs jours voir plusieurs semaines. Les billes d’argile servent à supporter la plante et ses racines. L’eau sert à fournir les nutriments que la plante a besoin. Pour ça, il est impératif d’ajouter de l’engrais liquide spécial hydroculture à chaque fois que vous changerez de l’eau.
Offrez des Chlorophytum en cadeau
Un petit cadeau parfait. Juste du bonheur. Amusez-vous à créer de jolies étiquettes personnalisées et n’hésitez pas à l’offrir en cadeau c’est tout à fait charmant. En cadeau d’hôtesse ça change de la bouteille de vin, quoi qu’un n’empêche pas l’autre. Comme cadeau pour un professeur fera en sorte qu’il pensera à votre enfant chaque fois qu’il en prendra soin…. Trop cute ! Utilisez du papier kraft pour emballer votre présent et demandez à votre enfant de le décorer avec des crayons de couleur. Vous pouvez aussi créer des petits sacs cache-pot façon KOÖ. Cousu à la main ou à la machine, dans tous les cas c’est très mignon.
FIN
Voilà. C’était le premier article du Journal KOÖ. Premier d’une longue série j’ose espérer. À votre avis c’est un bon départ ? Vous avez des questions ? C’était trop long ? Trop court ? Merci de me faire connaitre vos impressions et au plaisir de vous retrouvez pour un prochain article.
Mélissa
Vraiment complet comme article et les photos sont vraiment magnifiques. Très hâte de lire les prochains articles.
Marie Faubert
Merci beaucoup. Ça fait bien plaisir à lire. Moi aussi j’ai hâte de publier les prochains articles. Un Univers vraiment passionnant et il y a tant à raconter…